10 guitaristes de jazz moderne à connaître absolument

Pour vous faire découvrir des guitaristes de jazz contemporain (fin 90 à nos jours), je vous propose 10 albums que j’adore.

Mon conseil sera simple et efficace : écoutez les tous. Je vous ai mis aussi un « best track », c’est à dire mon morceau préféré de chacun des albums. Bien sûr je vous encourage à écouter l’album dans sa globalité, mais si vous voulez directement aller au dessert sans passer par le plat de résistance, c’est parfait.

J’ai choisi des disques relativement accessibles, donc même si vous n’aimez pas le jazz habituellement (ou pas encore), peut être que ça peut vous plaire !

Globalement, si vous aimez le jazz ou pas, écoutez les pour enrichir vos horizons. Plus vous allez connaître de disques, plus vous allez avoir une vision élargie de la musique et des possibilités. Il y a beaucoup à apprendre des guitaristes de jazz même si on ne fait pas de jazz notamment en terme de connaissance du manche, de possibilités harmoniques/mélodiques, ou encore d’un point de vue rythmique.

Album de jazz

AmbreSylvain Luc

Je commence par un album de guitare solo ! Exercice redouté par tout le monde, et Sylvain Luc survole littéralement le domaine. Sur cet album il y a aussi du « re-recording » où il enregistre des percus (jouées sur sa guitare) puis une basse, et enfin le reste (thème/accord/solo). Je trouve, pour ma part, cet album absolument fascinant.

Il faut savoir qu’une partie des morceaux est totalement improvisée : l’ingénieur du son appuie sur « rec », Sylvain Luc joue et on obtient un morceau construit avec un thème, un développement, une cohérence. Très impressionnant. J’ai eu la chance d’assister à de nombreux concerts de Sylvain Luc et c’est un musicien d’exception, probablement dans le top 5 des génies de la guitare de tous les temps (je n’exagère même pas).

Je ne peux vous conseiller qu’une chose : de prendre une heure, de vous asseoir sur un siège confortable et de l’écouter du début à la fin avec un casque sur les oreilles.

Morceau favori : Omenaldi, une composition de Sylvain Luc (avec des mesures impaires) et un solo incroyable.

IntuitKurt Rosenwinkel

Encore un album de Rosenwinkel ! Celui ci est orienté standards. Ceux qui me suivent savent que « Deep Song » est pour moi le meilleur album de Kurt, mais j’affectionne tout particulièrement celui ci.

J’ai cru comprendre que Kurt n’était pas très satisfait de cet album, certes c’est un album de jeunesse mais globalement c’est pour moi un des meilleurs albums de guitare jazz « straight ahead » de tous les temps et de l’univers entier (j’espère avoir mis assez de superlatifs, je vais en manquer rapidement).

Il y a une fraîcheur, une sincérité et une énergie qui se dégagent de cette session pour Criss Cross. Michael Kanan au piano complète à merveille le jeu de Kurt (qui est aussi un pianiste redoutable).

Morceau favori : Dewey Square, où Kurt montre toute sa maîtrise du bebop dans un solo ultra chantant.

Early SongsLage Lund

Voici un album d’un guitariste norvégien merveilleux. Les albums plus récents de Lage n’ont pas creusé sur cette voie que je qualifierai de « mainstream New York« .

Je trouve que c’est son album le plus accessible. Lage a un phrasé très « droit » tout en étant très swing. Il a une articulation parfaite, une richesse harmonique et une superbe technique. C’est probablement la grande révélation des guitaristes de jazz de ces 10 dernières années. Personnellement j’apprécie beaucoup la « narration » dans ses solos, il y a une sensation de logique mélodique derrière chaque solo.

Danny Grissett, au piano, est tout simplement parfait, ce fut pour moi une autre révélation de l’album.

Morceau favori : You Do Something To Me – Réinterprétation magistrale du standard par Lage. Magnifiques soli de Lage Lund et de Danny Grissett sur un up-tempo.

 

Between the LinesMike Moreno

C’est le premier album de Mike Moreno en tant que leader, et on est impressionné par sa maturité (c’est un peu cliché de dire ça, mais ici c’est très vrai). Les compositions sont superbes et on sent l’influence pop-rock type Radiohead, Blonde Redhead ou encore Joni Mitchell. C’est un album très bien produit aussi, Mike joue beaucoup de guitare acoustique et cela rajoute une sonorité intéressante à sa musique.

Ce que j’ai apprécié dans cet album c’est que les solos de guitare (qui sont excellents) ne sont pas les moments les plus importants du disque. C’est dans la construction globale du disque que l’on peut apprécier cet album à sa juste valeur.

C’est un bon album pour les personnes qui souhaitent découvrir du jazz contemporain.

Morceau favori : World of Marionnettes – Un thème vraiment magnifique, une fin en apothéose.

 

Words UnspokenGilad Hekselman

C’est le second album de Gilad Hekselman, et c’est mon préféré. On pourrait dire que c’est une « oeuvre de jeunesse » (qui n’en est pas moins remarquable) – le « East Coast Love Affair » de Gilad Hekselman en quelques sortes. Sur cet album il joue sur son ancienne guitare, une Gibson Howards, et il a un son tout simplement parfait.

On sent sur cet album le côté « je balance tout ce que j’ai dans les tripes » (avis personnel), et j’adore.

La version de « How Long Has This Been Going On » est tout simplement à tomber par terre. Jeu legato, son chaleureux, pleins d’idées excellentes.

Morceau favori : How Long Has This Been Going On – version magique

 

South of EverywhereJonathan Kreisberg

Kreisberg a un jeu avec beaucoup de pattern et de plans, mais c’est maîtrisé et ça sonne vraiment bien. Il y a un côté chirurgical et un côté « technique parfaite » que j’apprécie pour me motiver quand j’ai besoin de sources d’inspiration de ce côté là :).

Sur cet album j’ai aussi découvert le fantastique saxophoniste alto Will Vinson. « Ça joue grave » comme on dit.

C’est un bon album pour les personnes qui souhaitent découvrir du jazz contemporain.

Morceau favori : Strange resolutions – un stop chorus d’anthologie de Jonathan, superbe solo de Will Vinson.

Next PageYotam Silberstein

Yotam est un des « New York Best-Kept Secrets« , assez peu connu mais pourtant terriblement intéressant. J’ai eu la chance de le voir au Fat Cat à New York, et alors qu’il y avait peu de personnes qui l’écoutaient (eh oui…), j’ai rarement vu autant d’intensité dans le jeu d’un musicien.

C’est un des guitaristes à écouter si on aime beaucoup l’ancienne génération de guitaristes (Wes, Pat Martino…)

Une sorte de mélange entre Gilad (pour le son), Kurt (pour des éléments de vocabulaire) et Wes (pour l’approche un peu old-school).

Morceau favori : If Ever I Would Leave You – Superbement joué.

The Best of Allan Holdsworth: Against the ClockAllan Holdsworth

J’ai mis ce best of car c’est l’album que j’ai eu d’Allan quand j’avais 20 ans, et il m’a marqué. Il regroupe différents albums et périodes, notamment un album avec la synth-axe.

Que dire? C’est énorme – même si on n’aime pas le jazz fusion.

Un son de guitare incroyable, une technique en provenance d’une autre galaxie, une énergie particulière. On dirait Coltrane, à la guitare, et dans une autre dimension.

Morceau favori : Ruhkukah – morceau assez impressionnant tant par le thème que par le solo d’Allan Holdsworth.

Here and There – Jesse Van Ruller

Ce guitariste est dans mon top 5 de mes guitaristes préférés. J’adore son phrasé lié/legato tout en étant très précis. Chaque note a du poids chez Jesse Van Ruller. Ses solos ont toujours une direction et la technique est au service de la musique. Chaque chose semble avoir sa place et son sens. On sent quelque chose « qui coule de source » chez Jesse Van Ruller.

Morceau favori : The Best Things in Life Are Free – le solo de guitare avec l’articulation la plus parfaite.

 

Earth TonesPeter Bernstein

Peter Bernstein est un guitariste fantastique, avec un toucher, un son et un phrasé exceptionnels. Cet album est un des meilleurs albums d’organ trio que j’ai pu entendre. Chaque note semble avoir été écrite au préalable et chaque coup de médiator semble être mûrement réfléchi. Malgré cela, il y a une spontanéité et une fraîcheur chez Bernstein. Peter joue la tradition à merveille mais a toujours le regard fixé sur le présent et l’avenir.

Morceau favori : Sublime Indifference – un solo avec un phrasé juste incroyable…

Si vous connaissez d’autres albums, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires !

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4 réflexions sur “10 guitaristes de jazz moderne à connaître absolument”

  1. Oui Nir Felder, Ben Monder, Bjorn Solli, Charles Altura, … j’en parlerai une autre fois 🙂

  2. ADAM ROGERS !!!! 🙂
    l’album apparitions, ou le nouveau avec david binney ou il est époustouflant de perfection

    wayne krantz (personnellement je préfère son boulot avec le chris potter underground a ses albums personnels)

    nir fendre aussi

    je ne sais pas si jimmy herring rentre dans les jazzmen, mais je viens de le découvrir et il joue grave je trouve

    frederic favarel pour les français

    tim miller

    ben monder


    cool de présenter ca en tous cas !

  3. J’aime tous ces guitaristes ! Ben Monder est fabuleux. Nir Felder aussi!
    Autrement un guitariste peu connu mais redoutable : Larry Koonse

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